"Erreur sur le coupable", le livre d'Anne-Marie Deperrois

chez Édition° 1


"Je ne suis pas la femme d'un criminel !

Cette certitude m'a toujours animée, de même que le sentiment instinctif de devoir me battre pour défendre mon mari réduit au silence carcéral. Il me fallait donner de ma personne et alerter les hommes de bonne volonté, car l'atteinte à la liberté d'un seul est une violation des libertés de tous.

Et refuser une telle injustice, une sentence aux conséquences irréparables, me semble être l'affaire de tous les citoyens."

Le 25 Mai 1997, au soir du verdict de la cour d'assises de Rouen, Anne-Marie Deperrois a lancé : "Je me battrai, je ne flancherai pas !" Tout au long de l'instruction et du procès de son mari, Anne-Marie Deperrois s'est montrée discrète et respectueuse des règles de la justice. Aujourd'hui, après des années de cauchemar et d'espoirs déçus, elle raconte la terrible histoire qui a frappé sa famille et dénonce l'erreur judiciaire. Elle entend se battre, non seulement pour que son mari soit rejugé, mais aussi pour qu'une réforme de la justice permette enfin de faire appel des verdicts d'assises.


Ce sont également les deux objectifs prioritaires du Comité de Soutien à Jean-Marc Deperrois.
Le second est d'ores et déjà atteint, puisque les tristement célèbres "acquittés d'Outreau" n'ont dû leur salut, pour la plupart, qu'au procès en appel après une condamnation par la première Cour d'Assises.

Vous êtes déjà nombreux à avoir acheté ce livre qui relate, avec une force et une pudeur qui suscitent l'admiration, le calvaire d'Anne-Marie Deperrois et de sa famille.

Il faut le faire connaître encore davantage !

Parlez-en autour de vous, faites-le lire à vos amis, aux personnes de votre entourage, offrez-le aux personnes qui n'ont pas encore pris conscience de la terrifiante puissance d'une justice "populaire" qui n'est pas à l'abri de l'erreur judiciaire...


Extrait de la préface de Bernard Clavel

"Je n'ai pas assisté aux audiences du procès de la Josacine empoisonnée, très vite devenu le procès Deperrois. Mais je l'ai suivi de près en écoutant le radio et en lisant la presse. Dès le début, j'ai éprouvé le sentiment de revivre la sinistre affaire Devaux, dans laquelle nous avons dû lutter durant neuf années interminables avant d'obtenir la révision qui conduisit à la réhabilitation. C'est à dire à la reconnaissance tardive de l'innocence du condamné. Neuf années interminables, surtout pour ce jeune garçon, qui ne cessait de clamer son innocence.

Non, je n'étais pas, le printemps dernier, dans la salle des assises. Ce qui n'empêche que, dès après le verdict, j'ai éprouvé le besoin de crier à l'erreur judiciaire.

Depuis, j'ai rencontré madame Deperrois et j'ai été frappé par sa dignité, sa mesure, la force de cette certitude qui émane d'elle. Tout de suite, je l'ai encouragée à écrire ce livre car je sentais qu'elle saurait mieux que personne aller au fond des choses.
Et ici, le fond des choses, c'est le fond de l'inacceptable.
...

Certes, nous ne pouvons oublier qu'il s'agit là de la mort d'une enfant. L'atroce douleur des parents doit toujours rester présente dans nos esprits et dans nos coeurs. Mais ce n'est pas en condamnant un innocent que l'on apaise pareille souffrance. Or, pour avoir longtemps étudié ce dossier - non pas en juriste que je ne suis pas, mais en homme épris de justice -, je dois bien dire que nulle part ne m'est apparue la preuve de la culpabilité de monsieur Deperrois.

Or, si je ne m'abuse, le doute doit toujours profiter à l'accusé. Et là, non seulement on peut douter de tout, mais après avoir examiné ce qui a "motivé" le verdict, on finit par s'interroger sur le bon sens des juges et des jurés. On finit par se poser des questions sur la valeur même de notre justice.
...
Oui, il y a plus d'une douzaine d'hypothèses, une douzaine de pistes possibles - sans oublier celle de l'accident - qui, presque toutes, ont été abandonnées sans qu'on prenne la peine de les examiner avec le soin qu'exige une affaire d'une telle gravité.
...
Ceux qui ont voulu ce verdict, ceux qui l'ont prononcé, ont-ils dormi tranquilles en digérant leur réveillon ?

Après le procès Devaux, troublés dans leur sommeil, deux jurés prenaient le risque d'enfreindre le secret et de parler.
Je ne prétends pas qu'il soit aisé pour des juges et des jurés de revenir sur ce qu'ils ont décidé, quel soulagement pourtant que de contribuer à faire libérer un innocent !
Comme on doit être heureux de prendre un risque pour arriver à pareil résultat ! ...

Tant que la preuve du contraire n'aura pas été formellement administrée, à mes yeux et aux yeux de bien des femmes et des hommes honnêtes, monsieur Deperrois demeurera innocent.
...
Madame Deperrois porte en elle la certitude que son mari n'est pas coupable. Elle la porte comme un beau fruit. Elle est l'arbre fier, droit, solide qui s'accroche à la terre et fait front à la tempête. Mais la tempête ne ménage rien. Elle ne respecte rien.
Et, ici, la tempête souffle au nom de la justice..

Parodie de justice. C'est bien là l'insupportable.
Car nous sentons au plus sensible de notre chair que, quoi que nous fassions, quelle que soit notre existence, nous courons tous le risque de nous trouver un jour happés par cette horrible roue qui tourne aveuglément et peut toujours, faute d'avoir su trouver un coupable, finir par broyer un innocent."

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